Newsletter #004
Bienvenue au nouveau numéro de la Newsletter de la FSSCR! Cet espace est le vôtre aussi donc n’hésitez pas à nous transmettre vos commentaires et toute information que vous voulez y faire paraître sur le mail newsletter@fsscr.fr
Actualité
Retour sur la conférence “From stem cells to human development”
Lecture
Secretome of Undifferentiated Neural Progenitor Cells Induces Histological and Motor Improvements in a Rat Model of Parkinson’s Disease
Mendes-Pinheiro B et al., Stem Cells Transl Med. 2018
Dans cet article, l’équipe d’A. Salgado démontre le potentiel du sécrétome produit par des cellules souches neurales humaines pour corriger certaines atteintes motrices et histologiques observées dans un modèle de rat de la maladie de Parkinson. En particulier, l’injection du sécrétome de cellules souches neurales humaines permettrait d’augmenter le nombre de neurones dopaminergiques pouvant ainsi expliquer la recouvrance fonctionnelle. D’un point de vue mécanistique, l’analyse protéomique du sécrétome a conduit à l’identification d’un certain nombre de protéines neuromodulatrices pouvant avoir un rôle dans le phénotype observé.
A gut-brain neural circuit for nutrient sensory transduction
Kaelberer et al., Science 2018
Il est admis que les cellules de l’intestin communiquent avec le cerveau à travers l’action d’hormones. Dans cette étude, Kaelberer démontre qu’en plus de cette voie de transduction paracrine, les cellules enteroendocrines forment des synapses avec les afférences vagales. Ce circuit de communication utiliserait le glutamate comme neurotransmetteur. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles façon d’appréhender le comportement alimentaire.
Generation of human oogonia from induced pluripotent stem cells in vitro
Yamashiro C, et al, Science 2018
Reproduire les étapes de la gamétogénèse in vitro à partir de cellules souches humaines pourrait transformer la médecine reproductive. Alors que la création et la fertilisation d’œufs avaient été décrites à partir de cellules souches pluripotentes de souris, cela n’avait jamais été décrit avec des cellules souches pluripotentes humaines. Un consortium de plusieurs équipes japonaises coordonné par M. Saitou a récemment décrit la possibilité de convertir des cellules souches humaines induites à la pluripotence en un oogonie dans des ovaires artificiels de souris. Cette étude montre en effet la possibilité de différencier les cellules souches humaines induite à la pluripotence en cellules germinales primordiales qui peuvent être transformées (après 4 mois) en cellules ressemblant à des oogonies.
Aberrant ERBB4-SRC Signaling as a Hallmark of Group 4 Medulloblastoma Revealed by Integrative Phosphoproteomic Profiling
Forget A et al, Cancer Cell 2018
Le médulloblastome est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l’enfant. Malgré des progrès considérables ces vingt dernières années, une fraction importante de ces tumeurs reste encore mal caractérisée. Une étude française publiée dans la revue Cancer Cell décrit comment une analyse multi-omiques (génome, transcriptome et protéome) a permis une meilleure caractérisation des médulloblastomes. A l’aide d’une analyse bioinformatique intégrative les chercheurs ont mis en évidence des voies de signalisation uniquement visibles au niveau protéique. En effet, les résultats montrent pour la première fois une activation de la voie des récepteurs à tyrosine kinase spécifiquement dans un sous-groupe du médulloblastome, permettant d’entrevoir la possibilité de nouvelles stratégies thérapeutiques.
RNA velocity of single cells
L’analyse du transcriptome à l’échelle uni-cellulaire a rendu nécessaire le développement depuis plusieurs années de différents algorithmes rendant compte de la “trajectoire” des cellules selon les états transcriptionnels traversés. Ces algorithmes supposent de définir un état initial (une “racine”) à partir duquel les cellules évoluent dans un “pseudo-temps”. Ce mois-ci vient d’être publié dans Nature une approche totalement nouvelle reposant sur l’évaluation des transcrits épissés et non épissés, une information disponible dans les banques de données de RNA-Seq. Un modèle mathématique relativement simple explicite les différentes phases de la dynamique transcriptionnelle (activation du gène, production des ARNm non-épissés, épissage et enfin dégradation), et permet de calculer pour chaque gène un vecteur vitesse, dérivée première de l’état d’expression du gène. La représentation des différentes phases permet d’identifier les gènes en phase d’induction ou de répression, et donc de prédire pour chaque cellule son état transcriptionnel dans un futur proche (de l’ordre de quelques heures). Cette approche est donc particulièrement adaptée à l’étude des processus de différentiation dont l’échelle de temps est aussi de quelques heures, et l’algorithme a été appliqué à l’étude d’un grand nombre de ces processus sur des données murines et humaines (différentiation des cellules chromaffines des glandes médullosurrénales, activation neuronale induite par le lumière, maturation des granulocytes neutrophiles, étude des lignages cellulaires de l’hippocampe ou de l’épithélium intestinal, développement du lignage neuronal glutamatergique). En conclusion, cet article est remarquable tant par la puissance de l’approche théorique que par ses nombreuses applications pour l’analyse de processus biologiques dans des contextes physiologiques, mais aussi, de façon prévisible, pathologiques.
Human pluripotent reprogramming with CRISPR activators
Weltner J et al, Nat Commun 2018
Pour la première fois, des cellules somatiques ont été reprogrammées en cellules iPS grâce à la technique d’activation transcriptionnelle induite par CRISPR/Cas9, appelée aussi CRISPRa. La reprogrammation a été induite par l’activation ciblée des promoteurs des gènes OCT4, SOX2, KLF4, MYC et LIN28A. Les auteurs montrent que l’efficacité de cette reprogrammation peut être considérablement augmentée en ciblant simultanément un motif appelé EEA pour “embryo genome activation-enriched Alu-motif”. Ce motif est impliqué dans l’activation transcriptionnelle des premiers gènes lors de la mise en route du génome embryonnaire.
Improved mobility with metformin in patients with myotonic dystrophy type 1: a randomized controlled trial
Ces résultats démontrent l’efficacité d’un traitement pharmacologique sur la motricité dans la dystrophie myotonique de Steinert. De façon intéressante, ce traitement avait été identifié sur la base de la modélisation de cette pathologie avec des cellules souches pluripotentes humaines.