Newsletter #001
Bienvenus à la toute nouvelle Newsletter de la FSSCR! Cet espace est le votre aussi donc n’hésitez pas à nous transmettre vos commentaires et toute information que vous voulez y faire paraître sur le mail newsletter@fsscr.fr
Actualité
– Le 1er Meeting de la FSSCR a été un succès et ce grâce à tous. Retrouvez les meilleurs moments très bientôt sur notre site fsscr.fr
– Décés du brilliant chercheur Ihor Lemischka.
http://fsscr.fr/2017/12/10/deces-du-brillia…r-ihor-lemischka/
– Le site internet de la FSSCR fait peau-neuve! Rendez-vous sur fsscr.fr et faites-nous savoir ce que vous en pensez
– Le grand prix de l’INSERM a été attribué au Pr Edith Heard. Le Pr Heard, membre du conseil d’administration de la FSSCR a, par ailleurs, été élue directrice générale de l’EMBL.
https://curie.fr/actualite/epigenetique-et-genetique/la-pr-edith-heard-elue-directeur-general-de-lembl
– Le Prix Opecst-Inserm 2017 a été attribué à Marc Peschanski.
https://www.inserm.fr/recherche-inserm/portraits-chercheurs/prix-inserm-laureats/marc-peschanski-prix-opecst-inserm-2017
Lecture
Cancer stem cells revisited
Une revue très complète sur le rôle des cellules souches dans le cancer, de la base comme leur rôle dans l’oncogenèse ou encore la résistance thérapeutique mais aussi des concepts un peu revisités qui intègrent la plasticité tumorale permettant dans certaines circonstances la génération de CSC à partir de cellules cancéreuses plus différenciées, ou encore le rôle majeur du microenvironnement tumoral.
Naked Mole Rat Cells Have a Stable Epigenome that Resists iPSC Reprogramming
Naked Mole Rat Induced Pluripotent Stem Cells and Their Contribution to Interspecific Chimera
Le rat-taupe est un rongeur très éloigné d’un point de vue évolutif de la souris et du rat. Leur dernier ancêtre commun remonte à -70 millions d’années. Le rat-taupe est caractérisé par une très faible incidence de tumeurs cancéreuses malgré une longévité importante. Les auteurs montrent que les cellules somatiques de rat-taupe sont réfractaires à la reprogammation en cellules iPS. En cause, une accumulation de marques épigénétiques répressives. Ils montrent également que l’inactivation de la protéine du rétinoblastome, grâce à la surexpression de l’oncoprotéine virale T du virus SV40, diminue le taux de marques répressives et autorise la reprogrammation de fibroblastes en cellules iPS. Les cellules pluripotentes ainsi obtenues présentent les caractéristiques cardinales de la pluripotence naïve, y compris la capacité à coloniser l’embryon de souris. Les cellules iPS de rat-taupe ne forment pas de tératomes. En cause, une expression élevée du gène suppresseur de tumeur p19ARF, et une mutation inactivatrice du gène Eras.
To stay young, kill zombie cells
Le vieillissement, une maladie à soigner comme toutes les maladies?
Bien que cette courte revue ne porte pas directement sur les cellules souches, les médecins et chercheurs travaillant sur la médecine régénérative trouveront un vif intérêt dans cette synthèse sur les « sénolytiques », ces approches qui visent à éliminer les cellules sénescente, qui s’approchent des essais cliniques chez l’homme et pourraient radicalement changer l’évolution naturelle de la vieillesse chez l’humain.
Regeneration of the entire human epidermis using transgenic stem cells.
Thérapie génique réussie pour l’épidermolyse jonctionnelle bulleuse sévère.
On connaissait les thérapies cellulaires et thérapies génétiques combinées capables de soigner les « bébé bulles » XSCID, l’adénoleucodystrophie, les hémoglobinopathies, ou les leucémies aigues lymphoblastiques B par immunothérapie CAR T cells. La démonstration que cette approche combinée peut-être appliquée à un tissu solide tel que la peau et permettre une guérison est montré dans cet article. L’équipe de Michele De Luca, en collaboration avec la société privée Holostem Thérapie Avanzate qu’il a créée avec Graziella Pellegrini, et des services cliniques de Bochum en Allemagne, ont soigné un enfant de 7 ans atteint d’épidermolyse jonctionnelle bulleuse sévère en transduisant in vitro de la peau autologue de ce patient avec le gène Laminine 332 intact et en appliquant cette peau génétiquement corrigée sur le corps de l’enfant dont 80% de la surface était désépidermisé. La peau est greffée est fonctionnelle, l’enfant se porte bien, et il n’y a pas eu d’expansion d’un seul clone cellulaire – ce qui aurait pu faire craindre un avantage sélectif et un état pré-cancéreux.
Direct Reprogramming Rather than iPSC-Based Reprogramming Maintains Aging Hallmarks in Human.
Vieillesse contre jeunesse, à qui l’emportera?
Après l’étude de Collins et Daley dans Cell en 2014 qui, après avoir développé une plateforme d’analyse Bioinformatique des réseaux de gènes (*) concluait que la transdifférenciation ne permettait pas d’effacer correctement la mémoire épigénétique de l’identité cellulaire d’origine par rapport à la stratégie iPS, cette étude de Tang et al en nov 2017 dans Frontiers in Molecular Neurosciences confirme que la trans-différenciation n’est probablement pas une technologie prometteuse pour la thérapie cellulaire, parce qu’elle n’est pas non plus en mesure d’effacer les marques du vieillissement et de la sénescence cellulaire notamment dans le cas d’une différentiation en neurones moteurs.
Haematopoietic stem and progenitor cells from human pluripotent stem cells
Conversion of adult endothelium to immunocompetent haematopoietic stem cells
Une avancée significative vers la production de cellules souches hématopoïétiques dans des buts thérapeutiques. Jusqu’à présent, la recherche se heurtait à l’impossibilité de produire ce type de cellules en boite de culture. C’est chose faite aujourd’hui en utilisant une stratégie qui mime la production des premières CSH qui se produit durant la première partie de la vie embryonnaire dans l’aorte de l’embryon et ses artères associées. Cette production s’effectue à partir d’un ancêtre endothélial (cellule qui tapisse l’intérieur des vaisseaux) au travers d’une transition endothélio-hématopoietique.
Brièvement, les auteurs ont utilisé une stratégie qui vise à reprogrammer des cellules endothéliales humaines issues soit de cellules pluripotentes induites humaines soit directement de cellules endothéliales humaines cultivées ex vivo.
Ces cellules reçoivent un ensemble de gènes, respectivement 7 et 5, qui vont les diriger vers la voie hématopoïétique en empruntant un chemin qui récapitule la production des premières CSH dans l’aorte de l’embryon.
Ces cellules hématopoïétiques greffées dans une souris qui tolère l’hématopoïèse humaine, donne lieu a des cellules souches hématopoïétiques de type adulte possédant un potentiel multilignage et un potentiel d’autorenouvellement similaires aux CSH adultes.
Ces approches bien que non applicables pour le moment à la médecine humaine ouvrent cependant la voie a la production de CSH adultes dans des buts thérapeutiques.
Human ESC–derived retinal epithelial cell sheets potentiate rescue of photoreceptor cell loss in rats with retinal degeneration
Une avancée significative vers l’utilisation en clinique d’un épithélium rétinien généré à partir de cellules souches embryonnaires humaines.